Vivres Solidaires

Type d'acteur enquêté
  • Initiative
Description Vivres Solidaires est une plateforme d'aide alimentaire d'urgence créée au printemps 2020 face à la crise du COVID. Il s'agit d'une initiative d'associations, de collectifs d'habitants, de citoyens, ou encore de groupes scolaires qui se sont auto-organisés pour construire des actions d'aide alimentaire sur 2020 et 2021. Vivres solidaires est aujourd'hui porté par 2 associations de proximité du centre ville de Marseille, dans le quartier Le Noailles, cours Julien la plaine : un des plus gros quartiers prioritaires de la politique de la ville au niveau national. Les 2 associations sont Marhaban et Destination Familles, 2 associations ancrées de longue date sur une partie de ce quartier prioritaire d'environ 98 000 habitants.
Cette initiative s'est mise en place pour répondre à un enjeu d'accessibilité alimentaire des populations du quartier car le maillage des structures d'aide alimentaire est très faible sur le territoire alors que le besoin des populations est important. Ces constats se sont accentués pendant la crise sanitaire et économique, il a donc fallu trouver des solutions rapidement. Les 2 associations, qui ont séparément des actions sociales, ont identifié un angle mort de l'aide alimentaire sur le territoire : une classe de population qui n’était pas suivie déjà par des travailleurs sociaux et qui à la fois n’avait pas assez de ressources économiques pour accéder à un colis alimentaire payant. Elles se sont alliées dans le cadre des financements disponibles pendant la crise, puis ont continué ensuite leur action avec ceux de France Relance et d'autres pour répondre à ces enjeux :
  • Construire et pérenniser des outils de solidarité alimentaire
  • Rentrer en contact avec des personnes non accompagnées
  • Pouvoir proposer dans ce cadre d'action un soutien alimentaire et au-delà, un soutien social et d'accompagnement social, notamment l'accès au droit.

Au summum de la crise, l'initiative a pu permettre à 300 personnes d'accéder à des colis alimentaires gratuits réguliers.

Approvisionnement

Les produits distribués proviennent majoritairement de la Banque Alimentaire. "Aujourd'hui c'est quasiment exclusivement notre source d'approvisionnement première en produits secs (pâtes, riz, farine, sucre), huile, quelques conserves types ratatouille en boîte, petit pois carottes, et des produits pour bébé types purées et compotes", nous dit Sandra Benbrahim.
L'ambition de l'initiative est que l'intendance soit la plus participative possible avec les bénévoles (environ une dizaine disponibles pour l'intendance) et les bénéficiaires.

L'approvisionnement en produits frais n'est pas encore développé par l'initiative. "Pour l'instant, on ne va pas sur des fruits et légumes parce qu’on n'a pas le conditionnement" explique Sandra Benbrahim. "Mais en parallèle et grâce au réseau territoire à vivre, on s’est quand même très vite dit que cette filière d'approvisionnement n'était pas suffisante. Elle est essentielle car elle nous permet de maintenir notre action, mais on voit bien qu'au bout de 3 mois de distribution de la même boite de ratatouille on aimerait bien proposer autre chose. Il y a plein de produits manquants et on aimerait bien diversifier l'alimentation."

L'approvisionnement s'est donc construit dans l'urgence et est actuellement remis en question par l'initiative.

Vers un approvisionnement marchand

Vivres Solidaires n'a pas encore développé de partenariat ou de contrat avec des producteurs. Ils sont cependant en train de réfléchir à cette question avec le collectif Territoires à VivreS de Marseille.
Sandra Benbrahim résume : "Il faut qu’on se pose 3 questions : Est-ce que l’enjeu c’est le prix (avoir le plus de denrées pour un même prix) ? Est-ce que l’enjeu c’est le territoire (porter un plaidoyer sur le territoire en termes de solidarité alimentaire) ? Est-ce qu’on privilégie la qualité ?"
D'autres questionnements découlent de ces interrogations :
  • Comment définir la qualité des produits que l'initiative souhaite acheter et proposer ?
  • Vers qui se tourner pour aller chercher ces produits ?
  • Quelle quantité vont-ils pouvoir acheter avec tel budget ?
  • Comment financer ces produits ? Quels financements aller chercher ? "Comment on peut intégrer des dons de nature financière dans nos budgets, dans nos comptes de résultats et comment on en assure la traçabilité ?", Sandra Benbrahim.
  • Comment monter des partenariats avec des producteurs pour leur permettre à eux aussi une bonne rémunération ?
  • Que cela va-t-il impliquer en termes de changements logistiques ?

Les produits achetés aux Banques Alimentaires représentent environ 700 kg de denrées / mois et sont payés à hauteur de 0,20€ le kilo. "On en a à peu près pour 300€ / mois d'achat à la Banque alimentaire. Ce n'est pas gratuit, mais ce n'est pas énorme.", précise Sandra Benbrahim.

Financement

Les financements France relance leur ont permis de lancer leur action, au niveau investissement et ingénierie. Maintenant, ils répondent à d'autres appels à projets et sollicitent par exemple les collectivités locales comme le Conseil Départemental ou les lignes politiques de la ville.
Sur ces appels à projets, les axes de travail recherchés par les financeurs sont :
  • l'accompagnement social, à travers d'une action de solidarité alimentaire et notamment avec l'accès au droit
  • la participation des publics au sein de l'action et au sein d'une animation à l'échelle d'un territoire

D'après Sandra Benbrahim, la recherche de financements est de plus en plus complexe à gérer pour des petites structures associatives "parce qu’il faut répondre à des myriades d’appels à projets, et puis quand on répond à un appel à projet en janvier on a les réponses en septembre, du coup on fait des avances de trésorerie qui sont complexes pour des petites structures". Pour elle c'est Donc du coup ce consortium, il peut permettre une certaine répartition de la charge du sac à dos. Dans l'idée, c’est qu’on puisse se répartir le poids du développement entre 2 structures.

On a formalisé un comité de pilotage ou un comité de suivi avec les partenaires institutionnels locaux : ville de Marseille, la mairie de secteur, la préfecture, la métropole… un petit réseau de partenaires institutionnels. A partir de ce travail là on a commencé à réfléchir ensemble, à poser un peu les enjeux de pérennité et à s'inscrire effectivement dans des financements post-crise

financement des colis alimentaires au début : mobilisés essentiellement sur les aides gratuites qu'on trouvait au moment de la crise covid, qu'elles soient soit issues de la générosité citoyenne, soit issues des aides publiques, soit issues des fondations type Abbé Pierre.
Personne référente Sandra Benbrahim
Territoire Marseille
Code postal 13000
Ville Marseille